Titulaire d’un DUT de commerce international, Isabelle Meurville débute sa carrière dans l’univers des PME. Dans les années 80, les pratiques et les comportements machistes sont légion dans le monde de l’entreprise. Mais pour Isabelle Meurville, il n’est déjà plus question de désigner les femmes au masculin. Malgré de nombreuses critiques, elle ne se décourage pas, bien au contraire. En 2001, elle décide de s’orienter vers la traduction et créé la société Translature. Son DU de l’université Rennes 2 en poche, elle s’intéresse aux stratégies linguistiques permettant de donner la même visibilité aux femmes qu’aux hommes à l’écrit : les épicènes, les pronoms neutres, les collectifs, entre autres. Au fil des années, elle met en place des outils, les teste dans son milieu professionnel et élabore des arborescences de décisions. Puis, en 2015, elle décide de partager ses connaissances avec le grand public et crée la formation
Écrire sans exclure.
Isabelle Meurville connaît bien l’importance des mots. D’ailleurs, elle préfère l’expression « rédaction épicène » à celle d’« écriture inclusive », traduction littérale de l’anglais ; le terme « épicène », qui vient de l’éthologie, s’applique élégamment au langage, et son opacité première donne l’occasion de l’expliciter. Ainsi, derrière un mot, c’est un tout un mouvement et une recherche d’égalité qui se dévoilent.
Mais alors, qu’est-ce que la « rédaction non sexiste et inclusive » ? Au sein de SKS Traduction, nous réfléchissons à l’importance de l’écriture inclusive, d’une part pour le féminisme, mais aussi pour la visibilité de la communauté LGBTQ+ et notamment des personnes non binaires. Si le point médian s’est aujourd’hui imposé comme le représentant de l’écriture inclusive, il n’est pas le seul outil disponible en français. Cette solution reste celle d’une binarité encore trop éloignée d’une rédaction totalement inclusive. Même si la langue française n’a pas joué un rôle moteur dans l’élaboration d’une rédaction non sexiste et inclusive, elle regorge de ressources épicènes qui n’attendent que d’être découvertes ou redécouvertes.
Malgré cela, il est souvent difficile de convaincre les entreprises d’adopter une rédaction inclusive. Certaines personnes, par ailleurs acquises à la cause féministe ou LGBTQ+, restent réfractaires à ces procédés et peinent à comprendre le rôle primordial que joue la langue dans les processus d’inclusivité. Les traductaires (forme épicène que nous empruntons à Alpheratz, spécialiste du français inclusif) procèdent tout d’abord à une analyse du contexte de traduction, destinée à déterminer les valeurs de l’entreprise mandataire, le message du texte à traduire ou encore le lectorat cible. Les traductaires deviennent alors de véritables équilibristes et concilient les divers besoins et degrés de militantisme des différentes parties.
On constate une fois de plus le caractère essentiel des traductaires humaines et humains : un logiciel de traduction automatique, aussi compétent soit-il, ne peut contribuer au développement de cette réflexion. De telles problématiques obligent les traductaires à dépasser la technique pure pour renouer avec l’humain, à discuter, échanger, être à l’écoute de l’autre. Il est aussi nécessaire de rassurer : en termes d’effort, l’écriture inclusive ne représente rien de plus qu’un changement d’habitudes. Tout existe déjà pour nous faciliter la tâche : outils, techniques, astuces linguistiques… Mais il existe surtout des personnes compétentes et passionnées pour nous guider sur les chemins parfois sinueux de l’écriture inclusive. Ainsi, Isabelle Meurville propose des services de traduction et de rédaction non sexistes et inclusives ainsi que des formations à la rédaction épicène. À ses côtés, vous apprendrez comment démasculiniser la langue, comment produire une communication qui reflète vos valeurs et qui respecte l’ensemble de votre lectorat. Pour en savoir plus, rendez-vous sur
www.translature.com.
Nous tenons à remercier Isabelle Meurville de tout cœur pour le temps qu’elle nous a accordé, pour son énergie, son optimisme et ses convictions !